Dénivelé + 958 m. Dénivelé - 690 m. 16 km
L'Antépénultième
...Pour rejoindre notre camp XV de cette expédition, il faut franchir le col du Puits de la Neige à 1240 m d'altitude. Rassurez vous, car malgré le nom évocateur de l'endroit, pas de neige, ni névé, ni sérac, encore moins d'avalanche à redouter, nous ne sommes pas dans l'Himalaya, dommage ! Pour atteindre ce dit col, une rude, très rude pente nous attend. Si vous regardez la carte, vous vous apercevrez que le chemin est comme parcouru par un courant électrique tant il est zébré.
Initialement, cette journée se parcourt sur 9 bonnes heures, c'est dire qu'elle n'est pas de tout repos…
…Montalba est un tout petit hameau avec une jolie chapelle au clocher en peigne, tenant dans ses bras, trois maisons ; il faut vraiment être né ici ! Pendant que chacun se restaure, j'ausculte la carte et le terrain afin de déterminer le bon chemin. Le balisage du GR dévié est bien marqué mais la direction indiqué par le panneau chancelant me laisse songeur. Il y a le chemin qui arrive et celui qui part. Bon, nous prenons celui Sud Est, c'est sûr. Entre forêt, ravin, quelques passages rocheux, notre parcours poursuit son bonhomme de chemin. Un bout de piste forestière nous conduit à un ancien moulin ruiné et de là, l’inéluctable dénivelé infernal permet de mesurer notre vigueur du jour. C'est un bon jour !!
Toujours à l'ombre des hêtres et châtaigniers qui forment cette forêt, nous parvenons au col Cerda à 1058 m où nous faisons une pause, car malgré tout, les moteurs chauffent un peu. La poursuite du GR dévié est toujours très très rude et après quelques décilitres de transpiration supplémentaires, point culminant du jour : le Roc de France est devant nous. En fait nous ne le distinguons pas, car le chemin bifurque un peu avant pour continuer sur la courbe de niveau. Rien de particulier, sinon que les hêtres colonisent toute la forêt et qu'ils soient gros ou petits, ils constituent un agréable sous-bois. Nous rattrapons l'itinéraire de l'ancien GR d'avant la déviation et continuons vers le col du Puits-de-la-Neige ou Coll del Pou de la Neu en version Catalane. Alors, pourquoi ce nom vous dites-vous, n'est ce pas ? Eh bien, sur ce versant froid, des puits ont été creusés afin de conserver la glace durant les longues journées d'été. Ces puits étaient les ancêtres de nos réfrigérateurs pour les habitants de la vallée.
Le col se situe à la frontière espagnole où une des nombreuses bornes frontières en pierre marque les deux pays. Nous distinguons le petit chemin qui plonge dans la très chaude vallée hispanique. J'hésite quant à notre itinéraire pour rejoindre Las Illas. D'ici, il semble en effet plus simple, plus direct, et plus facile de rejoindre ce village en passant par l'Espagne par un chemin balisé et nommé : des Trabucayres, traduction faite : des contrebandiers, brigands et autres détrousseurs de grands chemins. Quant à lui, notre GR national redescend sur le versant ombret en un petit détour pour rattraper la petite route menant au village susnommé…
…Histoire de dire que nous avons parcouru quelques pas en Espagne, nous nous avançons d'une vingtaine de mètres afin de mieux apprécier comment se déroule la piste. Cela semble séduisant, mais le seul critère de poids qui fait pencher ma balance du côté français, c’est que nous marcherons à l'ombre. Le versant espagnol est écrasé par le soleil de cet après midi de feu. Je n'hésite donc pas longtemps, approuvé par mes scouts qui me font confiance, enfin, c'est ce qu'ils disent ! Je ne sais pas ce qui se trame en catimini.
Nous plongeons donc, vers le Nord-Est par un sentier qui traverse les nombreux éboulis et serpente dans le bois de la Comtesse…
…Nous parvenons ensuite au Coll dels Cirères à 1015 m, oui, ce n'est plus très haut maintenant, mais nous apercevons de temps à autre les rivages de la Méditerranée, cela rassure. De là, en dévalant la pente, nous avons la surprise de voir débouler juste devant nous, un petit marcassin solitaire, perdu semble t-il, mais nous n'avons pas eu le temps de lui poser plus de question. Allons directement au petit hameau de La Selva.
Du goudron, cela faisait longtemps, mais pas d'autres choix possibles pour faire les 2,5 km jusqu'à Las Illas. Nous passons devant une adorable chapelle à l'imposant double clocher à peigne. Réflexion faite, nous faisons demi-tour pour aller admirer de plus près cet édifice…
…Après un nouveau morceau de route, nous arrivons à l'entrée du bourg. Il est 18 h 15. Un petit village tapi au fond de la vallée, relié à la vallée et Céret par une seule route…
…Notre repas du soir sera à l'auberge locale, sympathique établissement, très chaleureux et à la renommée méritée.
A 19 h 30, nous pouvons déguster notre copieux repas dans la grande salle commune et en profiter pour nous remémorer nos souvenirs de la traversée.
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